Le RIMP. Le quoi ?
Le RIMP, c’est le Recueil d’Information Médicalisé en Psychiatrie.
Créé en 2006 et répondant au contexte global de rationnalisation des dépenses en santé, le RIMP concerne tous les établissements de santé exerçant une activité en psychiatrie, privé ou public, et rend obligatoire la saisie de l’activité, exportée tous les trimestres à l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Il est le fruit d’un travail réalisé dans les année 1990 par le dit « Groupe des 13 », professionnels qui ont tenté d’adapter le Programme Médicalisé des Systèmes d’Information (PMSI), PMSI sur lequel repose la Tarification À l’Activité (T2A) appliquée dans les centres hospitaliers « généraux » (Médecine, Chirurgie, Obstétrique) depuis 2003.
Ce travail a démontré l’impossibilité d’une application stricto sensu du PMSI au champ de la psychiatrie, notamment du fait des spécificités de ce champ sanitaire : l’activité psychiatrique est réalisée sur une multitude de lieux de soins, par une multitude de catégories professionnelles, et la « standardisation » des soins réalisés notamment une standardisation de leur coût est impossible (exemple : comment différencier en coût la consultation d’un psychiatre de celle d’un psychologue ou d’un infirmier ?).
Un modèle pluraliste de financement a été pensé pour la psychiatrie : la Valorisation de l’Activité Psychiatrique (VAP). Ce modèle est composé de 4 champs de financement :
- Données géo-populationnelles
- Activité soignante = le RIMP
- Missions d’Intérêt Général (MIG)
- Molécules onéreuses
Cette VAP est apparue en même temps que le RIMP, mais est restée à l’état « théorique ». C’est ce qui explique que les établissements publiques de santé mentale sont toujours financés en Dotation Annuelle de Financement (DAF) : tous les ans, le ministère de la santé détermine une somme allouée à la psychiatrie répartie entre toutes les Agences Régionales de Santé (ARS), ARS qui répartissent à leur tour cette DAF entre TOUS les établissements de santé mentale de leur région/de leurs départements.
Mais les temps changent, et à défaut de VAP plusieurs ARS ont déjà développé des modèles d’allocation budgétaire pour répartir leur DAF entre tous ses établissements de santé mentale de manière plus objective. Presque une dizaine de modèles de péréquation de la DAF ont ainsi vu le jour dans l’hexagone, mais tous intègrent le RIMP, même si pour lequel, je cite :
Il ne s’agit pas de viser l’exhaustivité du recueil du travail des services, il ne s’agit pas non plus d’une évaluation de la charge de travail des soignants et des médecins.
Vous trouverez ci-dessous et dans les rubriques complémentaires une version vulgarisée du RIMP : pour un meilleur usage, pour une meilleure cotation, pour une meilleure qualité de l’information.
La définition des formes d’activité repose sur un arrêté du 14 mars 1986 : ça date, mais apparemment il n’y a pas d’information + récente..
Structure du RIMP
Le RIMP structure l’offre de soins psychiatriques en plusieurs natures de prise en charge, elle-mêmes constituées de plusieurs formes d’activité :
Bordereaux d’activité
Pour chacune de ces natures de prise en charge et leurs formes d’activité respectives, l’activité déclarée est enregistrée sous forme de « bordereaux d’activité » :
Les séjours d’hospitalisation à temps complet donnent lieu à la production de Résumés Par Séquence (RPS).
Un séjour peut comprendre un ou plusieurs RPS (exemple : un nouveau RPS est créé à chaque changement de trimestre, à chaque mutation dans une autre UF, ou encore à chaque changement du mode légal de soin).
Les séjours d’hospitalisation à temps partiel donnent lieu à la production de Résumés Par Séquence (RPS).
Un séjour peut comprendre un ou plusieurs RPS.
Les informations relatives aux prises en charge ambulatoires sont enregistrées sous la forme d’un Résumé d’Activité Ambulatoire (RAA).
Pour chaque acte réalisé, 1 RAA est créé.
Unités de compte
Pour chacune des natures de prises en charge, il y a une unité de compte spécifique :
L’unité de compte est la journée au sens de la date calendaire.
Exemple : un patient hospitalisé du 01/01/2015 au 07/01/2015 aura réalisé 7 jours d’hospitalisation.
La prise en charge est « discontinue », dans le sens où le patient n’est pas hospitalisé « en continue » dans une unité de soin de type hospitalisation à temps partiel.
Exemple : pour un patient qui s’est rendu en HJ les lundi et mardi entre le 01/01/2015 et le 07/01/2015, on compte 2 venues.
Selon la forme d’activité, on distingue 3 unités de compte :
la journée = une venue >= 6 heures (exemple : venue de 9h à 15h)
la demi-journée = une venue >= 3 heures, mais la nuitée pour l’hospitalisation à temps partiel de nuit.
L’unité de compte est l’acte.
On recueille, par patient et par jour, les actes effectués dans le cadre d’une prise en charge ambulatoire en indiquant conformément à la grille EDGAR le nombre et la nature des actes, le lieu, et le type d’intervenant pour chacun des actes.
Export
Tous les 3 mois, le DIM doit transmettre à l’ARS l’activité de soins réalisée par les professionnels de santé, c’est-à-dire vous. Dans notre jargon, on appelle ça « l’export ».
La majorité des indicateurs est générée sans que vous n’ayez rien à faire (et tant mieux), sauf 3 indicateurs :
- le Diagnostic Principal (DP), pour toute forme de prise en charge
- L’Echelle de dépendance des Activités de la Vie Quotidienne (AVQ), pour tous les patients hospitalisés à temps plein
- les actes, saisis pour tout acte réalisé en ambulatoire
A chaque fin de trimestre, le DIM dispose d’1 mois pour valider auprès de l’ARS l’export correspondant.
Petite information non négligeable, l’export est dit « cumulé », c’est-à-dire que lorsque nous transmettons le trimestre 4 de l’année n, nous transmettons aussi les trimestres 1, 2 et 3, soit l’année n entière, ce qui permet d’apporter d’éventuelles modifications aux trimestres passés. Ceci est valable d’une année sur l’autre (autrement dit : on peut corriger des informations pendant l’année civile, mais pas au-delà).
Vous trouverez dans le sous-menu de la rubrique LE RIMP une aide aux principes de cotation pour chacune des indicateurs : diagnostics CIM 10, échelle AVQ, et actes ambulatoires.
Alors à vos marques, prêt, feu, go : cotez (!).